Contre‑indications vaccinales
Dans certaines situations, un vaccin peut être contre‑indiqué ou nécessiter des mesures de précaution particulières pour diminuer le risque d’effets indésirables.
Pour tous les vaccins
- En cas de maladie bénigne ou de fièvre, il suffit de retarder la vaccination de 1 à 2 semaines.
- Une allergie grave à l’une des substances contenues dans le vaccin ou l’apparition d’une réaction allergique grave après une dose sont des contre‑indications à (re)vacciner. En cas de réaction allergique bénigne (urticaire), la vaccination peut être poursuivie avec précautions (ex. antihistaminique).
- En cas de maladie neurologique non définie et évolutive (p. ex. spasmes infantiles, épilepsie non contrôlée, encéphalopathie progressive), la vaccination est recommandée dès que le statut neurologique est stabilisé.
Vaccins vivants atténués (ROR, varicelle, fièvre jaune)
- Éviter chez les femmes enceintes (contraception nécessaire pendant 1 mois après chaque dose).
- Contre‑indiqués en cas de déficit immunitaire (immunodéficience cellulaire, VIH avancé) et sous traitement immunosuppresseur (p. ex. prednisone ≥ 2 mg/kg/j ou 20 mg/j > 14 jours).
- Respecter un délai d’au moins 5 mois après immunoglobulines ou produits sanguins.
Anaphylaxie
L’anaphylaxie est une réaction d’hypersensibilité systémique, sévère, engageant le pronostic vital. Complication exceptionnelle de la vaccination (≈ <1/100 000 doses), elle peut survenir avec tout vaccin et chez tout patient.
- Chaque patient doit rester 15 minutes en observation après la vaccination.
- Le vaccinateur doit reconnaître les signes d’anaphylaxie et disposer d’adrénaline et d’un protocole d’intervention.
- Hospitalisation recommandée pour surveillance même si les symptômes régressent rapidement.
- Les additifs sont plus souvent en cause que l’antigène vaccinal ; rechercher des antécédents de réaction immédiate.
- La plupart des réactions surviennent dans les 15 minutes suivant l’injection. La sévérité initiale n’est pas prédictive, et un décès peut survenir en quelques minutes.
Critères cliniques (Sampson et al., 2016) : trois situations définissent le diagnostic et la prise en charge précoce — sensibilité 97% et spécificité 82%.
Traitement : adrénaline
Administrer le plus tôt possible, de préférence par voie intramusculaire. Recommandations de la Société française de médecine d’urgence (2016).
Posologies — Adultes
- Voie S.C. : 0,3 mg (0,3 ml non dilué). Amélioration en 3–5 min ; une 2e injection identique peut être faite 10–15 min plus tard si nécessaire.
- Voie I.M. : 0,5–1 mg (0,5–1 ml), à répéter toutes les 5 min si besoin.
- Voie I.V. : 0,1 mg après dilution (1 mg dans 9 ml NaCl 0,9%) puis bolus de 1 ml de la solution diluée, à répéter jusqu’au rétablissement hémodynamique sous surveillance étroite.
Posologies — Nourrissons et enfants
I.M. ou S.C. : 0,01 mg/kg
- < 2 ans (≤ 12 kg) : 0,05 à 0,1 mg (0,05 à 0,1 ml non dilué).
- 2–6 ans (12–18 kg) : 0,15 mg (0,15 ml non dilué).
- 6–12 ans (18–33 kg) : 0,2 mg (0,2 ml non dilué).
Ressources
- https://www.infovac.ch/fr/faq/ contre-indications-vaccinales
- https://professionnels. vaccination-info-service.fr/ Aspects-pratiques/Acte- vaccinal/Declaration-d-un- effet-indesirable
- https://professionnels. vaccination-info-service.fr/ Aspects-pratiques/Allergies- et-autres-contre-indications/ Prise-en-charge-de-l- anaphylaxie
- https://www.who.int/vaccine_ safety/publications/aefi_ global_manual_Nov2015_FR.pdf? ua=1