Stratégies de communication pour un dialogue constructif

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Saisissez toutes les occasions d’aborder la question des vaccins et donnez aux parents de la documentation ou les références de sites Web sérieux. Ils auront ainsi le temps de lire et d’assimiler des informations fiables avant la première vaccination et toutes les suivantes. Lorsqu’ils vous poseront des questions, vous pourrez vous appuyer sur ces informations. N’hésitez pas à passer du temps avec les parents qui se posent beaucoup de questions

Prenez le temps d’écouter

Si les parents ont besoin de parler des vaccins, accordez-leur toute votre attention. Même si votre emploi du temps est chargé, résistez à l’envie de faire d’autres choses tout en parlant. Regardez-les dans les yeux, reformulez leurs arguments pour être sûr que vous comprenez bien leur point de vue et prenez le temps de préparer vos réponses. Votre capacité d’écoute sera sans doute déterminante dans la décision des parents de faire vacciner leur enfant.

Posez des questions et laissez les parents en poser

Si des parents semblent avoir des inquiétudes sur les vaccins mais ne veulent pas en parler, posez-leur des questions ouvertes et amenez-les à vous faire part de leurs interrogations et leurs préoccupations. Mettez vous à leur place et essayez de comprendre ce qu’ils ressentent, notamment la peur et le désir de protéger leur enfant. Dites-leur à nouveau que vous savez pourquoi ils s’inquiètent : la santé de leur enfant passe avant tout, et c’est aussi votre priorité.

Laissez se prolonger la conversation

Si les parents arrivent avec une longue liste de questions ou d’informations tirées d’Internet ou d’autres sources, ne prenez pas cela comme un manque de respect à votre égard. Au contraire, considérez que ces efforts pour s’informer témoignent de l’importance que les parents accordent à la vaccination. Si vous prenez mal certaines questions ou que vous donnez l’impression qu’elles sont déplacées, le dialogue risque de tourner court et la confiance peut être entamée.

Discours scientifique ou empirique ?

Certains parents voudront des informations scientifiques, d’autres n’y comprendront rien. D’autres encore ne se satisferont pas de données empiriques. Avec d’autres, si vous évoquez le cas d’un enfant qui n’était pas vacciné et qui est tombé malade, ou si vous dites que tous les enfants de votre famille sont vaccinés, vous viserez juste. Choisissez la méthode en fonction de ce que vous savez de ces parents et de leurs enfants. Regardez et écoutez. Trouvez le bon compromis entre données scientifiques et expériences personnelles.

Parlez des avantages comme des risques

Ne passez jamais sous silence le fait que certains vaccins ont des effets secondaires connus, mais rappelez toujours leurs avantages inappréciables en tant que protection contre certaines maladies potentiellement graves. N’ayez pas peur de dire aux parents que s’ils refusent la vaccination, ils prennent un risque important à vos yeux.

Respectez l’autorité des parents

Aujourd’hui, les parents veulent souvent entretenir une relation de collaboration avec leur médecin. Or, c’est déjà ce que vous faites chaque jour, par exemple lorsque vous les interrogez sur le développement de leur enfant. Si vous prenez au sérieux leurs inquiétudes, vous pouvez tirer parti de cette collaboration, renforcer le climat de confiance et les aider à prendre une décision en faveur de la vaccination.

Réduisez le stress lié à la piqûre

Donnez aux parents des trucs pour que leur enfant supporte mieux la consultation de vaccination. Pour commencer, dites-leur que les pleurs sont une réaction normale et qu’ils doivent rester calmes pour que leur enfant ne sente pas qu’ils sont nerveux. S’il s’agit d’un bébé, ils doivent apporter le « doudou » ou le jouet préféré pour faire oublier la douleur de la piqûre, le cajoler, lui parler doucement et lui sourire. Après la piqûre, un câlin ou même la tétée peut le calmer. Lorsqu’ils sont un peu plus âgés, on peut leur raconter une histoire, les faire chanter ou respirer profondément pour évacuer la douleur. Après la piqûre, on peut les féliciter d’avoir été si courageux et les rassurer.

Après la consultation

Prenez note des questions et inquiétudes des parents. Faites un résumé de votre discussion : il vous sera très précieux lors des prochaines consultations. Effectuez un suivi. Si les parents se montrent très inquiets ou qu’ils hésitent, prenez contact avec eux quelque temps après la consultation. Un simple appel ou e-mail peut les rassurer et les mettre en confiance.

Que faire en cas de refus des parents ?

Il est déconseillé de refuser de continuer à suivre un enfant si ses parents ne veulent pas le faire vacciner. L’enfant peut alors être exposé à divers problèmes de santé, et pas uniquement aux maladies à prévention vaccinale. Si un enfant n’est pas vacciné ou est sous vacciné, ce n’est pas lui qui l’a décidé. Il a besoin de vous. Assurez-vous que les parents connaissent les tableaux cliniques des maladies à prévention vaccinale, notamment les premiers symptômes. Les maladies comme la coqueluche et la rougeole sont très contagieuses et peuvent être prises au départ pour n’importe quelle maladie respiratoire

Si des parents refusent les vaccins, il faut leur rappeler à chaque consultation qu’ils doivent prévenir le centre médical ou le service des urgences de leur arrivée avec un enfant malade, afin que des mesures soient prises pour protéger les autres. Lorsque vous savez que vous allez recevoir en consultation un enfant non vacciné, prenez toutes les précautions possibles pour éviter le contact avec les autres patients, en particulier avec les enfants trop petits pour être vaccinés et les personnes immunodéprimées.

Face à un refus, expliquer les risques liés à une telle décision, notamment pour le reste de la collectivité, et les autres responsabilités des parents, dont celle de prévenir systématiquement le personnel de santé de la situation vaccinale de l’enfant malade, afin d’éviter la propagation des maladies à prévention vaccinale. Dites également aux parents que vous souhaitez poursuivre la discussion sur les vaccins lors de la prochaine visite, et faites-le.

N’oubliez pas que les parents ne veulent pas tous recevoir le même niveau d’informations médicales ou scientifiques sur les vaccins. En évaluant les souhaits de chacun, vous pouvez instaurer un dialogue plus constructif et établir une relation de confiance.

 

Ressources : https://www.euro.who.int/__data/assets/pdf_file/0008/162296/Talking-with-parents_FR__WHO.pdf