MAPI

Home / MAPI

Publié le 17 juin 2021        Mis à jour le 17 juin 2021

DÉFINITIONS ET GÉNÉRALITÉ

MAPI signifie Manifestation Adverse Post Immunisation. Une MAPI représente tout événement médical indésirable consécutif à une vaccination et qui ne présente pas nécessairement de lien causal avec l’utilisation du vaccin.

Si aucun vaccin n’est ni complètement exempt de réactions secondaires ni totalement efficace, la vaccination fait partie des traitements présentant les meilleurs rapports bénéfices-risques.

RÉACTIONS LOCALES

Les plus fréquentes des réactions dues aux vaccins, elles peuvent être plus ou moins importantes pour certains vaccins. En dehors du BCG pour lequel les réactions locales sont retardées et prolongées, pour les autres vaccins, elles apparaissent généralement dans les heures qui suivent l’administration, sont le plus souvent limitées et guérissent spontanément. Elles s’observent plus fréquemment avec des vaccins inactivés contenant des adjuvants comme l’hydroxyde d’aluminium. Elles sont plus nombreuses et importantes lors d’injections sous-cutanées qu’intramusculaires, d’ou la nécessité d’utiliser des aiguilles de longueur suffisante. Beaucoup plus rarement, ces réactions par leur ampleur, peuvent faire évoquer (le plus souvent a tort) une infection bactérienne.
Trois mécanismes peuvent être impliqués : • Le plus souvent, il s’agit de phénomènes d’hypersensibilité type phénomène d’Arthus, en particulier avec les vaccins tétaniques et diphtériques. Les réactions peuvent être dues à une hyperimmunisation comme en témoignent des taux très élevés d’anticorps, habituellement secondaires aux doses répétées de vaccins. La caractéristique ici est l’importance de la douleur. • Parfois, une intolérance à l’aluminium, adjuvant principal de nombreux vaccins non vivants, peut être en cause. Les réactions sont alors observées après l’injection de chaque vaccin contenant de l’aluminium (pentavalent, tétravalent, hépatite b, vaccins conjugués…). • Enfin, peut survenir, après différents vaccins, une réaction locale étendue œdémateuse, non inflammatoire, non douloureuse, dont l’étiologie reste inconnue.
Ces réactions locales importantes ne constituent pas des contre- indications aux vaccinations ultérieures car la récidive n’est pas systématique. Néanmoins, elles invitent a se poser la question du bénéfice individuel de la vaccination pour un enfant.

RÉACTIONS GÉNÉRALES

Il s’agit de fièvre, malaise, myalgies, céphalées, anorexie, asthénie….
Dans le cas de vaccins inactivés, ces épisodes sont les témoins de l’activation de la réponse immunitaire et surviennent toujours dans les 48 heures suivant l’injection.
Avec les vaccins vivants, ils surviennent généralement plusieurs jours après l’injection, au moment de la réplication virale maximale, et correspondent à une forme mineure de la maladie.
Dans les deux cas, les enfants/parents doivent être informés du risque de survenue de ces symptômes pour rassurer et éviter des consultations inutiles.
Un malaise vagal (plus rarement une syncope) peut survenir dans les minutes qui suivent une vaccination, en particulier chez les adolescents et les adultes jeunes. Il faut être attentif aux premiers signes vagaux (sensation de vertige ou de faiblesse) et maintenir la personne qui vient d’être vaccinée en position assise ou allongée pour prévenir d’éventuels traumatismes ou plaies secondaires a une chute.

RÉACTIONS ALLERGIQUES SÉVÈRES

Ce sont des réactions allergiques de type anaphylactiques. Elles sont médiées par les IgE, peuvent être provoquées par les antigènes vaccinaux ou par d’autres composants du vaccin (conservateurs, traces d’antibiotiques…). Elles sont exceptionnelles (moins de 1/500 000 doses), mais leur gravite potentielle (risque vital) implique que tout professionnel de sante pratiquant une vaccination s’entoure des précautions habituelles (surveillance post- vaccinale et adrénaline injectable a disposition).
Ces réactions surviennent dans un délai très court (minutes ou heures – en réalité moins d’une heure) après l’injection. Le spectre des manifestations cliniques va de l’urticaire généralisée (plus de 90 % des cas) au collapsus, en passant par l’œdème indolore du visage et de la bouche, l’éternuement, la toux, la gêne respiratoire, la respiration sifflante.
Outre les mesures symptomatiques, la base du traitement des manifestations anaphylactiques repose sur l’injection sous-cutanée ou intramusculaire d’adrénaline (0,01 ml/kg d’une solution aqueuse d’adrénaline à 1/1000, à renouveler une fois, vingt minutes après si nécessaire, sans dépasser 0,5 ml). La surveillance du patient pendant quelques heures en milieu hospitalier est le plus souvent nécessaire.

RESSOURCE