Contre-indications et anaphylaxie

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Publié le 17 juin 2021        Mis à jour le 17 juin 2021

 

Contre-indications vaccinales

Dans certaines situations, un vaccin peut être contre-indiqué ou nécessiter des mesures de précaution particulières destinées à diminuer encore le risque d’effets indésirables.

Pour tous les vaccins

En cas de maladie bénigne ou de fièvre, il suffit de retarder la vaccination de 1- 2 semaines.

Une allergie grave à l’une des substances contenues dans le vaccin ou l’apparition d’une réaction allergique grave après une dose de vaccin sont des contre-indications à effectuer ou poursuivre la vaccination. En cas de réaction allergique bénigne (urticaire), la vaccination peut être poursuivie avec des précautions particulières (médicament antihistaminique).

Lors de maladie neurologique non définie et évolutive (par exemple spasmes infantiles, épilepsie non contrôlée, encéphalopathie progressive), la vaccination est recommandée dès que le status neurologique est mieux défini et stabilisé. La vaccination est possible voire recommandée lorsque, aux yeux du médecin et des parents, la vaccination ne représente pas de risque supplémentaire mais protège d’une maladie potentiellement grave.

Pour les vaccins vivants atténués contre rougeole-oreillons-rubéole, varicelle ou fièvre jaune.

La vaccination doit être évitée chez les femmes enceintes (une contraception est nécessaire pendant un mois après chaque dose de vaccin).

La vaccination par un vaccin vivant est contre-indiquée chez les malades dont le système immunitaire est déficient (immunodéficience cellulaire, infection avancée à VIH/SIDA (CD4 < 500/µl entre 1 et 5 ans, <200/µl à partir de 6 ans) et qui prennent un traitement immunosuppresseur (en particulier, prednisone >=2 mg/kg/jour ou 20 mg/jour pendant > 14 jours).

Une latence d’au moins 5 mois (et parfois plus) est à respecter après un traitement d’immunoglobulines ou l’administration de produits sanguins.

 

Anaphylaxie

L’anaphylaxie (ou encore choc anaphylactique ou réaction anaphylactique) est une réaction d’hypersensibilité systémique, généralisée, sévère, pouvant engager le pronostic vital. Il s’agit d’une complication exceptionnelle de la vaccination, estimée à moins de 1 cas/100000 doses. Elle peut concerner tous les patients et tous les vaccins.

Comme il n’est pas possible de prévenir totalement la survenue d’une anaphylaxie post-vaccinale, les vaccinateurs doivent prendre les mesures préventives adéquates et être en mesure d’assurer la prise en charge précoce d’une réaction immédiate. Après l’administration d’un vaccin, chaque patient doit par conséquent rester quinze minutes sous surveillance. Le vaccinateur doit reconnaître les signes d’anaphylaxie et disposer d’adrénaline et d’un protocole afin de mettre immédiatement en route le traitement.

Tout patient présentant une anaphylaxie doit être hospitalisé pour surveillance, même en cas de régression rapide des symptômes.

Les additifs sont plus souvent en cause que l’antigène vaccinal lui-même dans la survenue de l’anaphylaxie. Aussi, un interrogatoire préalable doit rechercher des antécédents éventuels de réactions immédiates lors des vaccinations antérieures.

Tableau des vaccins concernés selon les composants en cause dans la réaction anaphylactique.

Dans la plupart des cas, la réaction anaphylactique se manifeste dans les quinze minutes qui suivent l’injection. Il n’existe pas de facteur prédictif de la sévérité de la réaction au début de son évolution, et le décès peut survenir en quelques minutes quel que soit le symptôme inaugural.

Les critères cliniques d’anaphylaxie définis par Sampson H.A. et al., et repris par les recommandations internationales et françaises, définissent trois situations devant conduire au diagnostic d’anaphylaxie et à sa prise en charge précoce. Ils ont une sensibilité de 97% et une spécificité de 82% (Recommandations 2016, consensus international).

 

Le traitement de l’anaphylaxie repose sur l’administration le plus tôt possible d’adrénaline par voie intramusculaire. Des recommandations ont été éditées par la Société française de médecine d’urgence et figurent ci-après (Recommandations 2016).

Posologie de l’adrénaline

Adultes

  • Voie S.C. : 0,3 mg d’adrénaline (0,3 ml de la solution non diluée). L’amélioration apparaît généralement dans les trois à cinq minutes suivant l’injection sous-cutanée. Une seconde injection de 0,3 mg (0,3 ml de la solution non diluée) peut être faite dix à quinze minutes plus tard si nécessaire.
  • Voie I.M. : 0,5-1 mg d’adrénaline (0,5-1 ml), répété toutes les cinq minutes si nécessaire.
  • Voie I.V. : 0,1 mg d’adrénaline après dilution, soit 1 mg (1 ml) dans 9 ml de chlorure de sodium à 0,9 % puis administration intraveineuse en bolus de 1 ml de la solution diluée. Les bolus seront répétés jusqu’au rétablissement de l’état hémodynamique. Une surveillance étroite sera instaurée.

Nourrissons et enfants

Les doses seront chez l’enfant, par voie I.M. ou sous cutanée (0,01 mg/kg) :

  • De moins de 2 ans (jusqu’à 12 kg) : 0,05 à 0,1 mg d’adrénaline (0,05 à 0,1 ml de la solution non diluée).
  • De 2 à 6 ans (12 à 18 kg) : 0,15 mg d’adrénaline (0,15 ml de la solution non diluée).
  • De 6 à 12 ans (18 à 33 kg) : 0,2 mg d’adrénaline (0,2 ml de la solution non diluée).

 

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